
Alexandra David-Neel, le 8 septembre 1969, terminait un voyage de plus d’un siècle (1868-1969) à explorer, étudier, rencontrer, écrire, à refuser les conformismes…
Déguisée en Tibétain, elle fut, dit-on, la première étrangère à entrer à Lhassa au Tibet, en 1924.
Cette lettre est datée de 1935, Alexandra David-Neel a donc déjà 67 ans. L’écriture n’a rien perdu de sa tenue, de son assurance et même de sa rigidité. Connue pour s’être imprégnée de bouddhisme, la tolérance semble plus dédiée à autrui qu’à elle-même. L’autodiscipline, la persévérance, une forme de dureté, d’exigence émanent du graphisme.
La calligraphie sage, contrôlée, bien élevée est contrariée, combattue, provoquée par des traits (de caractère aussi) plus vifs, comme des flèches, des boucles fouettées, signes d’un esprit rebelle, acéré, curieux, pointu pour sonder, percer les terres et les hommes inconnus, les connaître. L’intelligence est, dans cette écriture, une boussole, une arme de défense, un outil d’émancipation.
Les romans de Jules Verne lus pendant son enfance ont influencé, confie-t-elle, ses choix de vie. Les livres et le parcours exceptionnel d’Alexandra David-Neel ont invité des générations d’hommes et de femmes à considérer leur chemin comme un choix toujours possible, à s’affranchir des stéréotypes, à explorer, pratiquer le savoir, à voir et juger par soi-même.
