
Non, pas la tour Eiffel, mais Margaret Thatcher (13 octobre 1925 – 08 avril 2013), véritable monument du 10 Downing Street à Londres.
L’écriture de l’ancienne Première ministre Britannique révèle l’intimité d’une personnalité complexe, clivée, clivante.
Le trait est sobre, fluide, rapide, traduit une intelligence rationnelle, factuelle, rigoureuse ; une pensée épurée, efficace, résolue vers l’action.
Mais la véritable révélation du manuscrit réside dans ce qu’il contredit : la réputation de dureté, le manque de compassion souvent reprochés à la « Dame de fer ».
En effet, l’épaisseur onctueuse des lignes, le rythme harmonieux, compatible avec la nuance, sans angles vifs, viennent édulcorer, tamiser ces accusations.
Certes, l’affirmation, la confiance en soi, la combativité, l’autorité naturelle sont marquées au service d’une honnêteté intellectuelle, d’un conformisme, d’un sens du devoir sans arrangement.
L’analyse du graphisme découvre aussi de l’affect, une écoute sincère, de la bienveillance, voire une chaleur sobre et retenue, plus exprimées, sans doute, dans la sphère privée.
Cette lettre éclaire donc des contraires, du contraste, du conflit dans une personnalité, au dehors, dure et glaciale, intérieurement compréhensive, réceptive, modeste.
Mister Renard, dans sa chanson, n’aime pas du tout la Dame de fer.
Personne n’est, comme il dit, ni tout moche ni tout beau.
Docteur Renaud par l’écriture aurait pu reconnaître une « Dame de Faire, sinon de Fair ».

